A Césarée, en Cappadoce, saint Eupsyque, martyr, qui fut mis à mort sous Julien l'Apostat, pour avoir renversé le temple de la Fortune. 362. Julien l'Apostat allant à Antioche, passa par Césarée, capitale de la Cappadoce. Il fut vivement piqué de voir que presque tous les habitants étaient Chrétiens, et d'apprenre qu'ils venaient d'abattre le temple de la Fortune, le seul qui fut resté au paganisme. Sa vengeance tomba sur toute la ville : il l'effaça du catalogue des cités, et voulut qu'elle reprit son ancien nom de Mazacan, lui ôtant celui de Césarée que Tibère lui avait donné. Il dépouilla en même temps les églises de la ville et de son territoire, de tout ce qu'elles possédaient en meubles et immeubles; et, pour empêcher qu'on ne détournât quelque chose de ces biens, il employa diverses tortures pour obliger les fidèles à les lui découvrir. Il leva une taxe fort onéreuse sur les laïques, et fit enrôler le clergé dans la milice la plus méprisable, qui était celle du gouverneur de la province. Ce ne fut pas tout encore. Plusieurs Chrétiens perdirent la vie pour la Foi. Parmi ceux qui scellèrent leur Foi de leur sang, était Eupsyque, homme d'une famille distinguée, et engagé depuis peu dans le mariage.
L'empereur avait aussi ordonné aux Chrétiens de rebâtir les temples des idoles. Mais ceux-ci, au lieu d'obéir, élevèrent une église au vrai Dieu, sous l'invocation de saint Eupsyque. 8 ans après, saint Basile célèbra dans cette église, le 8 avril, la fête de ce martyr. Il y invita tous les évêques du Pot, par une lettre qu'il leur adressa, et que nous avons encore. Voyez Sozomène, livre 4, chapitre 5; saint Basile, épist. 291; saint Grégoire de Nazianze, epist. 26; et Henschénius. Ce temple de la Fortune dont parle le martyrologe, saint Grégoire de Nazianze en fait aussi mention dans son premier discours "Contre Julien"; et, faisant allusion à sa destruction, il dit en plaisantant : la Fortune infortunée, etc. Comme le martyrologe dit que saint Euspyque fut mis à mort pour avoir renversé un temple, plusieurs, s'appuyant du 60ème canondu Concile d'Elvire, diront peut-être qu'il ne devrait pas être décoré du titre de martyr. Ce canon déclare en effet que quiconque aura été tué par les païens, pour avoir brisé une idolé, ne sera pas admis au rang des martyrs. Mais cela regardait ceux qui, oubliant la douceur Chrétienne, brisaient une idole dans un mouvement de colère, sans motif légitime. Mais saint Eupsyque avait agi en s'autorisant des lois de Constantin et de Constance. Telle est la position que saint Augustin, évêque d'Hippone, a exprimée dans sa lettre au comte Boniface (épist. 50). Il dit expressément qu'on ne doit pas priver du titre de martyr celui qui a été mis à mort pour avoir brisé une idole, conformément à un ordre des empereurs; à plus forte raison, ajouterons-nous, celui qui l'a fait par ordre de Dieu et par l'inspiration du Saint-Esprit.




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