La vie de Grégoire, originaire d'Asie Mineure, n'est longtemps qu'une quête « initiatique » qui le mène notamment au Sinaï (d'où son surnom), où il recueille l'héritage de saint Jean Climaque. À l'Athos, où dominent alors de grandes communautés idiorythmiques, il engage une véritable croisade hésychaste et compte parmi ses disciples les futurs patriarches de Constantinople, Isidore et Calliste (ce dernier sera son biographe). Devant la multiplication des raids ottomans, Grégoire se réfugie aux confins de la Bulgarie, à Paroria, où il se fixe définitivement vers 1325. De là, le renouveau hésychaste dont Grégoire est l'instigateur se propagera dans les terres slaves et roumaines.

Grégoire le Sinaïte, notamment dans trois traités repris par la Philocalie, a fait la synthèse de la méthode hésychaste. Il insiste — trait caractéristique de la spiritualité byzantine depuis Syméon le Nouveau Théologien — sur le rôle de l'Esprit saint, que l'homme doit « respirer, parler, penser et vivre » ; sur la « vigilance » qui, libérant la conscience de toute forme, de toute image, doit la réunifier avec le cœur dans la « mémoire de Dieu » ; sur les signes d'une juste progression spirituelle : paix, humilité, joie, « sentiment de plénitude et de certitude indubitable », « envol puissant du cœur ». Il précise les aspects corporels de la méthode : prendre la position « enroulée », douloureuse d'abord, la tête sur les genoux ; « retenir son souffle » ; « enfermer sa conscience dans son cœur », tout en se concentrant dans l'invocation tantôt sur « Seigneur Jésus-Christ », tantôt sur « Fils de Dieu ».




Retour

PayPal