Les monastères de Géorgie prétendaient remonter à un groupe de treize Moines syriens venus au seizième siècle en Géorgie, à la fois pour implanter la vie monastique et affermir le Christianisme. Ils ne nous sont connus qu'à travers des légendes postérieures de plusieurs siècles à leur venue; il n'en est pas moins intéressant de voir par quels liens la malheureuse Église de Géorgie, toujours persécutée, cherchait à se raccrocher aux grandes communautés chrétiennes, celle d'Antioche en particulier.

Treize Moines syriens allèrent donc demander la bénédiction de Saint Siméon Stylite le Jeune pour partir en Géorgie. Leur chef, Jean, choisit pour demeure une caverne sur la célèbre montagne de Zaden, ce qui lui valut son surnom de Zedaznéli. Il y fonda un monastère qui connut une grande prospérité, mais fut détruit par les infidèles au douzième siècle. On racontait que Jean avait apprivoisé les ours de la montagne.

Le plus populaire des disciples de Jean, Chio, se retira lui aussi dans une grotte près de Mtzkhéta, au nord-ouest de Tiflis: un pigeon lui apportait sa nourriture. Son isolement ne dura pas longtemps : Évagre, un des personnages les plus importants du royaume, se joignit à lui et leur renommée de sainteté fut telle que le roi et les grands vinrent les visiter et leur firent de si abondantes donations que leur désert se couvrit d'églises. Chio groupa autour de lui plus de deux mille disciples. On lui attribuait d'innombrables miracles, entre autres la conversion d'un loup qui décimait les troupeaux du monastère.

David s'installa lui aussi dans une grotte au-dessus de la ville de Tiflis, où il descendait chaque semaine pour prêcher. Il eut bientôt un compagnon, Lucien, qui lui resta fidèle jusqu'à la mort. Au bout d'un certain temps, ils partirent ensemble dans un désert où Dieu les nourrit miraculeusement du lait de trois biches; mais les fidèles découvrirent leur retraite, des vocations surgirent et les Ermites durent construire un monastère. Peu avant sa naissance au Ciel, David se rendit en pèlerinage à Jérusalem.

Antoine de Martkofi, qui vécut quelque temps sur une colonne, Joseph, Archimandrite d'Alaverdi, Etienne, Zénon, Thaddée, Pyrrhus, Michel, Isidore et le Diacre Elie travaillèrent eux aussi à l'établissement de monastères. Deux Syriens furent promus à l'épiscopat: Jessé à Dtzilkani et Habib à Nekressi; ils resserrèrent les liens de l'Eglise de Géorgie avec celle d'Antioche. Habib vit son diocèse occupé par les Perses, qui cherchèrent à ruiner le Christianisme. Un jour, les vainqueurs essayaient de faire adorer le feu par les Chrétiens; l'Evêque accourut, jeta de l'eau sur le feu "sacré" et l'éteignit. Saisi et battu, il fut conduit devant le chef Perse qui, après avoir vainement essayé de l'amener à renier sa Foi, le condamna à être fustigé, puis lapidé.

Les "Pères de l'Eglise géorgienne" furent vénérés dans divers pays d'Orient. Jean avait deux fêtes, le 4 novembre et le 7 mai.




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