Initiateur de l'expérience érémitique au sein du monachisme athonite, Pierre appartient à la « préhistoire », assez mal connue, de celui-ci, dont l'histoire proprement dite commence avec la fondation de la Grande Laure par saint Athanase en 963. Dès le ixe siècle, des ermites font leur apparition sur la « sainte montagne », vivant d'abord dans des cavernes, puis dans des huttes ; au siècle suivant, divers groupements s'y ébauchent, mais il ne s'agit pas alors d'une formule de vie véritablement communautaire. Saint Pierre l'Athonite est, à cette époque, le prototype de l'érémitisme le plus exigeant ; il vit cinquante ans reclus dans une caverne, se nourrissant d'herbes et de racines, cherchant de manière abrupte l'illumination, la « prière perpétuelle », l'expérience, dès ici-bas, de la mort-résurrection. Le monachisme cénobitique, qui devait donner à l'Athos les conditions de sa pleine floraison historique, n'est jamais parvenu à étouffer l'inspiration brûlante et « sauvage » de Pierre : à travers de violentes tensions, l'érémitisme extrême ou la réclusion, dont il avait donné l'exemple, est devenu le but ultime de la vie monastique, auquel seuls quelques-uns accèdent, après la maturation spirituelle que permet le cénobitisme.




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