Notre Saint Père Amphiloque vit le jour entre 340 et 345, à Diocésarée, une petite ville de Cappadoce. Il descendait d'une famille riche et aristocratique qui pratiquait la religion chrétienne. La soeur de son père, Nonna, était la mère de Saint Grégoire le Théologien, et pendant toute sa vie Saint Amphiloque resta l'ami et le compagnon de lutte des trois grands docteurs cappadociens: Saint Basile, Saint Grégoire de Nazianze et Saint Grégoire de Nysse.

Après de brillantes études de rhétorique à Antioche auprès du célèbre Libanius, en compagnie de son frère Euphémius, Amphiloque poursuivit avec succès sa carrière d'avocat dans la capitale, Constantinople. Quoiqu'il fût encore fort jeune, il acquit une grande réputation pour sa sagesse et sa probité. Il venait en aide à tous ceux qui souffraient l'injustice. Son innocence et sa bonté l'amenèrent d'ailleurs à aider un criminel, ce qui compromis sa réputation et le contraignit à abandonner sa charge, vers 360.

Il profita de cette occasion pour se consacrer complètement à Dieu, sur les conseils pressants de son cousin, Saint Grégoire de Nazianze. Depuis plusieurs années déjà, il avait conçu le projet, avec son ami Héraclide, de se retirer dans le désert pour s'y livrer sans soucis aux travaux de l'ascèse et à la contemplation. Mais il dut renoncer partiellement à ce projet pour prendre soin de son père, resté seul, âgé et malade, dans leur propriété familiale d'Oziziala. C'est alors que le Saint prit contact avec Saint Basile et devint son ami très cher et l'un de ses correspondants les plus assidus. Il imitait en partie le genre de vie que menait le grand maître de Césarée, mais le soin qu'il devait à son père l'empêchait de le rejoindre. D'ailleurs, à partir de 370, quand Basile fut élevé à l'épiscospat, Amphiloque évita soigneusement de lui rendre visite, de peur qu'il ne l'appelât au service pastoral de l'Eglise.

Cependant, en 373, les habitants de la ville d'Iconium, capitale de la nouvelle province de Lycaonie, demandèrent à Saint Basile de leur trouver un Evêque. Basile opta immédiatement pour Amphiloque, qu'il considérait comme son propre fils. Malgré ses résistances, le Saint accepta finalement cette charge, après avoir été confirmé par la vision d'un Ange. Les problèmes ecclésiastiques de cette jeune Eglise étaient alors nombreux et, dans tout l'Orient, la foi était grandement mise en danger par l'attitude sympathisante de l'empereur Valens pour l'arianisme. Avec l'aide de Saint Basile et armé d'une foi inébranlable, Saint Amphiloque lutta sans relâche contre l'hérésie par la parole, par ses écrits et par l'exemple de sa vie sainte. Plein d'humilité, il ne s'en remettait pas à son propre jugement dans les questions dogmatiques, mais demandait toujours les conseils de son maître et père, Basile. Après la mort de ce dernier, aux funérailles duquel assista Amphiloque (379), l'Evêque d'Iconium continua le combat contre les partisans de Macédonius, adversaires de la divinité du Saint Esprit. Il expliqua et prolongea la doctrine de Basile, au cours d'un synode local et, surtout, lors du second Concile Oecuménique, rassemblé à Constantinople en 381, en compagnie de Saint Grégoire de Nazianze, de Saint Grégoire de Nysse et des cent cinquante Pères Théophores qui proclamèrent la pleine Divinité du Saint-Esprit, consubstantiel au Père et au Fils.

Comme le nouvel empereur Théodose le Grand, n'était pas encore complètement confirmé dans la Foi Orthodoxe sur la Divinité du Verbe, Amphiloque se rendit un jour à la cour pour une audience, il salua respectueusement l'empereur, mais n'adressa volontairement qu'un salut méprisant à son fils, Arcade, qui se tenait à ses côtés. Comme le souverain se fâchait et reprochait à l'Evêque son audace, celui-ci répondit: «Vois-tu, toi, roi de la terre, tu ne souffres pas que l'on dédaigne ton fils et tu te mets en colère, estimant que ce dédain t'atteint personnellement, à combien plus forte raison donc, Dieu, le Roi et Père, rejette-t-il ceux qui blasphèment Son Fils et disent qu'il Lui est inférieur! » Le souverain comprit cette leçon et fit dès lors pourchasser les tenants de l'arianisme.

De retour dans son Eglise, Saint Amphiloque mena paître son troupeau spirituel dans les verts paturages de la Foi Orthodoxe, l'édifiant dans la pratique des vertus évangéliques. Il mourut en paix, à un âge avancé, dans les dernières années du 4e siècle, laissant des homélies et des traités sur la Foi Orthodoxe, dont il ne reste aujourd'hui qu'un petit nombre.




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