Le camp de concentration de Jasenovac aussi connu sous le nom d’« Auschwitz croate »1, était un camp de concentration et un camp d'extermination créé par le régime des Oustachis dans l'État indépendant de Croatie (NDH) pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut le seul camp d'extermination de la Seconde Guerre mondiale non géré par les nazis de sa construction jusqu'à sa destruction. Jasenovac fut le plus grand camp de Croatie et le troisième camp de la mort le plus « productif » après ceux d'Auschwitz et de Treblinka. Le réseau des camps croates comprenait en tout 80 camps, tous mis en place et gérés par le régime oustachi.

Pour marquer la particularité du camp de concentration croate, en juillet 2010, le président israélien, Shimon Peres déclarera "Ce camp se distingue des autres à plus d'un titre. Tout d'abord parce que les victimes n'étaient pas nécessairement uniquement juives... Et il se distingue aussi par la façon dont on y tuait les gens, à l'aide de marteaux, de couteaux, de pierres", autant de manifestations d'un "pur sadisme", a poursuivi le président israélien, qui a eu une grande partie de sa famille exterminée par les Allemands.

Le premier pays à mettre en place la Solution finale dans un camp fut l'État indépendant de Croatie. En effet, les Juifs de l'État indépendant Croatie (y compris la Bosnie-Herzégovine qui était sous contrôle oustachi) furent parmi les premières victimes de la « solution finale » dans un espace clos. Des exterminations de Juifs avaient débuté dans la même période, à savoir pendant l'été, automne de 1941, en Union soviétique, mais elles n'avaient pas encore eu lieu dans des camps. Jasenovac fut le premier camp d'extermination en activité.

Le camp de Jasenovac était constitué de cinq sites de détention créés entre août 1941 et février 1942 par les autorités de l'État indépendant de Croatie, au confluent des rivières Una et Sava. Il fut le plus grand en Croatie et le troisième camp de la mort le plus « productif » après ceux d'Auschwitz et de Treblinka.

Dans ce camp furent déportés des Juifs et des Tziganes ainsi que des résistants aux nazis et aux Oustachis (des Serbes en particulier). Le camp no 1 est créé pour les Juifs et les Tziganes. Le camp no 2 est créé ensuite, pour les autres déportés. En novembre 1941, ces camps sont inondés par la Sava. Trois autres camps sont alors créés.

Jasenovac ne possédait pas de chambres à gaz ; les prisonniers y étaient tués par épuisement au travail, en les affamant, avec des armes à feu et des armes blanches ; les maladies qui y sévissaient ont également tué de nombreux prisonniers. Une partie des victimes fut enterrée alors qu'une autre fut brûlée dans des fours crématoires, aménagés dans une ancienne briqueterie. Certains d'entre eux étaient encore vivants quand les gardiens les y ont jetés, selon Edmond Paris.

Le camp était dirigé par le général oustachi Vjekoslav Luburić. Le garde Petar Brzica s'y illustra en coupant, en une nuit, la gorge de 1 360 Serbes et Juifs avec un couteau de boucher ce qui lui valut le titre de « Roi des coupe-gorges ».

Les Oustachis ont tenté de convertir au catholicisme les Serbes ; ceux qui restaient chrétiens orthodoxes étaient exterminés avec les Juifs et les Tsiganes, comme tous ceux qui s'opposaient a eux, notamment les partisans communistes croates pro-yougoslave. Ils créèrent plusieurs camps de concentration, dont notamment celui de Jasenovac. Le ministre oustachi de la culture, Mile Budak, affirma lors d'un discours qu'un tiers des Serbes devaient être convertis, un tiers exterminés et un tiers chassés de l'État indépendant croate.

Les sources serbes officielles quant à elles estiment à 700 000 le nombre de Serbes exécutés par les oustachis.

Sur les 35 000 Juifs vivant sur le territoire, seuls 20 % (environ 6 000) survécurent à la guerre. Selon le démographe croate Vladimir Zerdajic, 19 800 Juifs ont été tués dans les camps croates, dont treize mille dans celui de Jasenovac. Des milliers d'autres Juifs furent déportés vers les camps d'extermination nazis à partir de 1942, avec l'approbation du gouvernement croate, qui laisse également les dizaines de Croates juifs vivant en Allemagne être déportés.

Les victimes juives seraient, selon le dossier du président Roosevelt cité plus haut, de 63 200 victimes dont 24 000 hors de Yougoslavie dans les camps et de 39 000 en Yougoslavie.

De même, on dénombra 40 000 Tsiganes de moins après la fin du conflit.




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