André, le glorieux apôtre du Christ, était le frère du Saint Apôtre Pierre et était originaire du village de Bethsaïde, sur la rive occidentale du lac de Gennésareth. A la différence de son frère qui était marié, il avait préféré garder la virginité et habitait dans la maison de Pierre. Les deux frères exerçaient ensemble la profession de pêcheurs et observaient tous les préceptes de la Loi avec piété. Quand Saint Jean Baptiste parcourut la Judée et les régions du Jourdain pour répandre son message de pénitence, André accourut vers lui, abandonna tout ce qui le retenait au monde et se fit son disciple. Or un jour, après avoir baptisé Jésus, Jean Baptiste s'entretenait avec André et son autre disciple Jean l'Evangéliste et, leur montrant Jésus qui passait non loin de là, il leur dit: « Voici l'Agneau de Dieu!» (Jn 1:35). A cette parole de leur maître qui leur montrait Celui dont il avait été établi le Précurseur par Dieu, Jean et André suivirent Jésus pour en apprendre davantage sur son compte. Le Christ se retourna alors vers eux et leur dit: «Que cherchez-vous?» Ils répondirent avec respect: «Maître, où demeures-tu?» - « Venez voir» dit Jésus. Ils se rendirent donc avec Lui dans la demeure où Il séjournait comme un étranger et L'interrogèrent tout le jour. Ils ne concevaient pas encore que Celui-ci fût le Sauveur et le Fils de Dieu, ni même ne voulaient devenir Ses disciples, mais ils ressentaient vers Lui une indicible attirance.

De cet entretien, André retira la conviction que ce Jésus était le Messie attendu depuis tant de siècles par son peuple, le Sauveur du monde. Ne retenant pas sa joie, il se précipita chez son frère Simon et lui dit: «Nous avons trouvé le Messie!» (Jn 1:41), puis il le conduisit auprès de Jésus. André fut le premier à reconnaître le Christ et c'est lui qui l'annonça à celui qui devait devenir le coryphée du choeur des Apôtres, c'est pourquoi il reçut le surnom de Premier-appelé.

Par la suite, André suivit le Seigneur partout où Il allait, par villes et villages, montagnes et déserts, afin de s'abreuver au fleuve d'eaux vives de Ses paroles. Il était présent lors de la multiplication des pains (Jn 6) et vint intercéder auprès du Seigneur, pour qu'Il nourrisse aussi de nourriture terreste ces cinq mille hommes. André entretenait une amitié particulière pour Saint Philippe, qui était originaire comme lui de Bethsaïde. Lorsque certains Hellènes demandèrent à Philippe à voir Jésus, Philippe alla le rapporter à André, qui avait une plus grande familiarité auprès du Maître (Jn 12:20). Après les trois apôtres Pierre, Jacques et Jean, témoins des révélations les plus sublimes sur la divinité du Seigneur Jésus, venait Saint André pour excercer non pas une autorité, mais une certaine priorité sur les autres disciples.

Il fut témoin des événements redoutables qui accompagnèrent la Passion salutaire du Seigneur et assista avec les autres à Ses apparitions après Sa Résurrection. Lors de la Pentecôte, il reçut la plénitude de la Grâce du Saint-Esprit et se vit attribuer par le sort l'évangélisation des côtes de la Mer Noire (le Pont Euxin), de la Bithynie, de la Thrace et de la Grèce (Macédoine, Thessalie et Achaïe). Fidèle aux recommandations du Seigneur, il ne prit avec lui ni bourse, ni besace, ni bâton (Mat. 5) et s'en allait sur les chemins pour proclamer la Bonne Nouvelle du Salut. Impossible de rapporter combien d'épreuves et de dangers il affronta: privations de toute sorte, maladies, dangers des brigands, mauvais traitements des juifs et des païens... Mais partout où il allait, le Saint-Esprit l'accompagnait, parlait par sa bouche, accomplissait prodiges et guérisons, lui donnait la patience et la joie dans les épreuves. Et c'était cette puissance de Dieu habitant en lui qui attirait les foules à la foi. Partout où il allait, après avoir illuminé les intelligences par sa prédication, il faisait renaître les âmes par le bain du Saint Baptême, ordonnait des Prêtres et consacrait des Evêques à leur tête, faisait construire des Eglises et y organisait la louange de Dieu.

Il se rendit d'abord à Amisos sur le littoral de la Mer Noire et y convertit un grand nombre de juifs, puis guérit par la puissance de Dieu ceux qui souffraient de diverses maladies. Puis après avoir poursuivi sa mission à Trébizonde et Lazique, il retourna pour Pâques à Jérusalem. De là, il partit avec Saint Jean le Théologien pour Ephèse et évangélisa quelque temps les régions occidentales de l'Asie Mineure. En remontant vers la Propontide et en prêchant dans les villes de Nicée, Nicomédie, Chalcédoine, Héraclée du Pont, Amastris il eut à affronter à de nombreuses reprises les partisans fanatiques des cultes idolâtres et les sophistes aux raisonnements trompeurs, mais il confondit les uns et les autres par sa sagesse et par ses Miracles. Parvenu à Sinope, il délivra par sa prière l'Apôtre Matthias de ses chaînes, mais il fut capturé à son tour par les païens en furie et souffrit de nombreux tourments: jeté à terre, frappé de toutes parts, il eut même un doigt arraché à coup de dents. Dans toutes ses épreuves, Saint André ne cherchait ni à fuir ni à se défendre, mais il endurait tout avec Patience en imitant son Maître, l'Agneau de Dieu, venu sur terre pour souffrir et enlever les péchés du monde. Au spectacle de sa constance, de sa longanimité pour ses bourreaux et devant les nombreux miracles qu'il accomplissait, les habitants de Sinope se repentirent, lui demandèrent pardon et reçurent le Saint Baptême.

André établit Evêque et Prêtres à Sinope puis repartit pour les villes du Pont qu'il avait déjà évangélisées, afin de les confirmer dans la foi. Il poursuivit sa prédication et réfuta les sages païens dans les villes de Néocésarée et de Samosate, puis se rendit à nouveau à Jérusalem pour le concile qui réunit les Apôtres au sujet de la réception des païens dans l'Eglise (Actes 15:6).

Après la fête de Pâques, il accompagna quelque temps Matthias et Thaddée vers les confins de la Mésopotamie et partit évangéliser les régions barbares à l'Orient de la Mer Noire, au Sud de la Russie actuelle (Crimée, Sud de l'Ukraine). Puis il redescendit vers la Thrace et illumina les coeurs des habitants de la petite ville de Byzance par sa prédication. Il y fonda une Eglise dédiée à la Mère de Dieu et y laissa Stachys (cf. 31 octobre), un des Soixante-Dix Disciples, comme Evêque. Par la suite, il poursuivit son infatigable périple en Thrace, Macédoine et Thessalie, et il parvint jusqu'au Péloponnèse, dans la ville de Patras.

A Patras, le Saint apôtre convertit la propre épouse du proconsul romain, Maximilla, en la guérissant d'une incurable maladie. Il répandit ses bienfaits sur les autres habitants et constitua rapidement une large communauté de disciples du Christ. Pendant l'absence du proconsul Egéatus, il convertit aussi son frère et remplaçant, Stratoklès. A son retour, Egéatus rentra dans une grande colère en voyant les progrès du Christianisme jusque dans sa propre maison, et il fit arrêter l'Apôtre. De sa prison, André continuait sa prédication et il ordonna Stratoklès comme Evêque des Patras. Quelques jours après, la sentence fut prononcée sans jugement, et le Saint fut crucifié la tête en-bas. Quelle n'était pas sa joie d'imiter ainsi le Christ jusque dans la manière de mourir pour Lui. Après avoir retenu ses amis qui voulaient le délivrer, André bénit une dernière fois ses fidèles et remit son âme à Dieu. Le proconsul subit bientôt une mort brutale en .châtiment de son, iniquité; et le nouvel Evêque Stratoklès, après avoir distribué sa fortune aux pauvres, édifia son Evêché sur les lieux mêmes du Martyre de l'Apôtre.

De nombreuses années plus tard, le 3 mars 357, les précieuses Reliques du Saint furent transférées de Patras à Constantinople par Saint Artémios (cf. 20 octobre), sur l'ordre de l'empereur Constance, fils de Saint Constantin. Elles furent déposées avec celles de Saint Luc et de Saint Thaddée dans la récente église des Saints-Apôtres. Cinq cents ans après, elles revinrent à Patras, envoyées par l'empereur Basile ler le Macédonien (867-886); puis devant la menace de l'invasion turque dans le Péloponnèse, elles furent offertes au Pape de Rome Pie II par le despote de Morée Thomas Paléologue, en 1460. Le crâne du Saint revint enfin à Patras le 26 septembre 1974 pour la joie et la consolation des fidèles orthodoxes.

Selon une tradition slave, Saint André aurait poussé sa mission jusqu'en Russie, et l'Eglise russe aurait dès lors une lointaine origine apostolique, identique à celle de Byzance. De toute manière, elle dépend bien du rameau de Saint André, puisqu'après sa conversion elle dépendit pendant de nombreux siècles du Patriarche de Constantinople.

Selon la tradition occidentale, Saint André serait aussi le patron de l'Ecosse. Au Moyen-Age on y comptait plus de 800 églises dédiées au Premier-appelé.




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